Comme repris à l'extrait de plan de 1947 ci-dessous, le pont surplombait l'ancien tracé du canal Charleroi-Bruxelles ainsi que le ruisseau Le Piéton.
Des années 30 jusqu'en 1953, le tronçon ferroviaire dont le pont fait partie fut utilisé dans un premier temps pour créer depuis la gare de Luttre, une liaison à la ligne 119 vers Gosselies et au-delà ( Historique ligne 119). Les travaux de redressement du canal entraînèrent la suppression de cette liaison en 1953. Par la suite, jusqu'en 1980, seule demeura une petite section reliant encore la gare de Luttre à un grand dépotoir entre la ligne et le canal.
Bien que les culées de l'ouvrage d'art étaient prévues pour la double voie, l’étroitesse du pont lui-même ainsi que le tracé de la carte ci-dessus permettent de supposer que cette portion du raccord à la ligne 119 resta à voie unique.
Ce qui est intéressant, c’est qu’on peut encore voir dans les piles du pont des ouvertures, des logettes, pour mettre des munitions afin de faire sauter le pont. Les armées françaises l'avaient fait sauter lors de leur retraite de 1940. Vu l'emplacement stratégique du pont, les Allemands l'avaient reconstruit quelques mois plus tard, pour faciliter leur marche durant la Seconde Guerre Mondiale. C’est ce qui explique la présence, encore aujourd’hui, des armoiries du régime sur un des piliers de ce pont quasi oublié de tous (En relief, inscription de l'année 1941 et l'aigle surmontant une croix de Wotan inscrite dans une roue).